Eruption du volcan Tungurahua en Equateur

Le Tungurahua est un stratovolcan de la Cordillère des Andes, composé d’andésite et de dacite et qui culmine à plus de 5000 m d’altitude. Situé à 140 km de Quito, la capitale équatorienne, il s’agit de l’un des volcans les plus actifs des Andes.

La dernière éruption historique de ce volcan a débuté en 1999 après des décennies d’inactivité et depuis peu, le Tungurahua est entré dans une nouvelle phase éruptive. Son altitude dépasse celle des neiges éternelles, son sommet est donc recouvert de neiges, qui peuvent fondre rapidement lors de ses éruptions et provoquer de dangereuses coulées boueuses appelées lahars.

Récit au jour le jour de son activité récente

source : Institut Géophysique équatorien

 6 février 2008 :

Après une activité soutenue depuis quelques semaines (forte activité sismique, explosions stromboliennes avec panaches de centres jusqu’à 4000 m de hauteur), le Tungurahua entre dans une phase paroxysmale, avec de fortes chutes de cendres. Des mesures de protection de l’eau potable et de l’électricité ont été prises, ainsi que des mesures de récolte et d’évacuation des cendres. L’alerte rouge a été déclenchée pour les villages les plus exposés (communes de Penipe et Guano).

 7 février :

La phase éruptive est similaire à celle de juin 2006. L’activité a duré environ 11 heures, a formé un panache de 10 km de hauteur et des coulées pyroclastiques.

 8 février :

L’activité explosive commencée hier se manifeste par des fontaines de lave, des colonnes de cendres hautes de 5 km, la violence des explosions faisant même trembler les vitres de l’observatoire volcanologique situé à une vingtaine de kilomètres de distance... Parmi les blocs éjectés, certains sont retombés à plus de 1500 m de distance du cratère sommital. Très denses chutes de cendres (- de 2 mm), lappilis (entre 2 et 64 mm) et petites bombes volcaniques (plus de 64 mm) appelées en Equateur "cascajos" sur de nombreux villages, notamment Bilbao au pied du volcan.
Au total, près de 2000 personnes ont été évacuées. Aucune victime n’a été signalée.

 9-10 février :

Une forte activité sismique (secousses ressenties dans toutes la région) et éruptive se poursuit : des fontaines de lave ont été observées, provoquant des chutes de cendres.

 Avril 2008 :

L’activité du volcan se poursuit : explosions, retombées de blocs et de bombes sur les flancs du volcan. Les pluies ont provoqué la formation de lahars. Au début du mois, le dégazage du volcan a provoqué l’émission de colonnes de cendres jusqu’à une altitude de 4000 mètres.

A la fin du mois, les volcanologues ont noté une modification de l’activité sismique témoignant de mouvements de fluides à l’intérieur du cône volcanique.

 Mai à Août 2008 :

L’activité du volcan est plus ou moins importante selon les jours : séismes, grondements liés aux explosions et au dégazage, colonnes de gaz et cendres de plus de 6000m de hauteur, émission de lapillis : un ensemble de signes semblables à ceux qui ont précédé la phase paroxysmale de janvier-février 2008.

De août à mi-décembre, le volcan Tungurahua est entré dans une phase de trève.

 Décembre 2008 à Mars 2009

Reprise d’une phase d’intense activité éruptive similaire à la précédente. Depuis début mars, le volcan semble progressivement se calmer.

Que peut-il se passer ?

(source)

L’activité éruptive évolue par phases plus ou moins importantes. Mais elle pourrait aussi augmenter substantiellement au cours des prochaines heures ou des prochains jours, de façon à ce que le volcan rentre dans une phase éruptive plus importante, similaire à celle du 16 août 2006. Dans ce cas, les rejets de cendres seraient beaucoup plus importants ainsi que les flux pyroclastiques.

Ce passage peut se produire de manière subite et donc imprévisible. L’Institut Géophysique a donc recommandé aux autorités et aux habitants d’être attentifs aux signaux donnés par le volcan et de se tenir informés des bulletins émis.

En effet, depuis 1999, les volcanologues attendent un paroxysme explosif violent, typique de ce genre de volcans. Cet épisode n’a toujours pas eu lieu et les habitants commencent à s’habituer à vivre avec une épée de damoclès au-dessus de leur tête. 30 000 habitants ont été évacués en 1999 alors que les panaches atteignaient jusqu’à 11 km de hauteur et que les cultures ont subit de gros dégâts suite aux retombées.

En 2008, le président Rafael Correa annonce débloquer des fonds pour aider les personnes évacuées, et a annoncé que le gouvernement payera la reconstruction des routes, des ponts et la construction de nouveaux abris si nécessaire. Jusqu’à ce paroxsyme et depuis 2006, le gouvernement avait déjà débloqué des fonds pour le relogement des personnes évacuées pendant les paroxysmes de 2006 et avait mis en place des mesures visant à reconstruire en dur les toits des maisons (initialement en bois et chaume) qui avaient été détruites (6000 environ au total). Ces mesures étaient toujours en cours de réalisation lorsque le paroxysme de cette année s’est déclenché.

L’équateur compte une trentaine de volcans dont les plus actifs sont le célèbre Cotopaxi, le Guagua Pichincha, le Reventador (l’éruption de novembre 2002 a été la plus importante des temps historiques, avec des coulées pyroclastiques et d’importants panaches de cendres de 17 Km de hauteur qui ont entraîné des évacuations ainsi que la fermeture temporaire de l’aéroport de Quito), le Sangay (volcan le plus actif d’Equateur et un des rares volcans au monde en état d’activité éruptive quasi-permanente) et bien sûr le Tungurahua.

Ajoutés à ceux-là, on peut citer le Fernandina, volcan-bouclier le plus actif de l’archipel des Galapagos, situé à environ 1000 Km à l’ouest des côtes de l’Equateur, formé sous l’action d’un point chaud.

Coordonnées du Tungurahua :
 Latitude : 1,47 S
 Longitude : 78,44 O

Liens :

 Présentation du Tungurahua

 Dossier sur l’éruption de 2006

 Premières photos de l’éruption en cours

 Institut géophysique de l’Equateur, avec photos et sismogrammes

 Annuaire des vidéos des éruptions du Tungurahua

 Utilisation du satellite européen Spot 5 pour l’organisation de l’évacuation de la population avant une éruption explosive majeure du volcan

 Dossier sur les lahars

A. Salomé

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